Retrouvez ci-dessous un communiqué de presse et deux vidéos d'intervention (sur Radio Classique et France Info) de votre avocat maître Antoine Régley pour dénoncer le double discours insupportable des autorités en matière de sécurité routière.
Sécurité routière : un double discours insupportable
Suites aux derniers drames de la route relayés par les médias (Alléno, Palmade, Roubaix, Trappes etc…), le pouvoir politique n’a qu’une seule réponse : la répression.
Ces annonces ne doivent duper personne. Elles révèlent un double discours insupportable.
En 2019, le gouvernement a dépénalisé l’usage de stupéfiants. Avant cette date, les consommateurs passaient devant un juge, dans un tribunal. Une peine d’emprisonnement était encourue. Depuis, une amende de 150 euros leur est envoyée à leur domicile. Cela s’appelle une dépénalisation.
En janvier 2023, le Conseil Économique Social et Environnemental a proposé de légaliser le cannabis.
Depuis plusieurs années, 90% des conducteurs ayant conduit sous alcool ou stupéfiants ne passent pas devant un tribunal mais bénéficient d’alternatives aux poursuites (composition pénale, ordonnance pénale ou CRPC). La peur de l’audience n’existe pas. Celle de la sanction encore moins. Aggraver les peines, mais ne pas traduire les conducteurs devant un tribunal est contradictoire.
Par ailleurs, avant décembre 2019, les récidivistes d’alcool au volant encouraient automatiquement l’annulation de leur permis de conduire, à laquelle s’ajoutait une période de plusieurs mois pendant laquelle le permis ne pouvait pas être repassé. Depuis cette date, cette période d’interdiction n’existe plus. Cela s’appelle une dépénalisation.
Enfin, la prévention autour des stupéfiants au volant n’existe pas. Un consommateur sur deux ne sait pas que, plusieurs jours après une consommation, son corps contient encore des traces de stupéfiants alors que les effets n’existeraient plus, selon certaines études? Réprimer sans informer et prévenir n’a aucun sens.
***
La répression est une demande des familles de victimes. Il faut respecter cette volonté si elle permet assurément de faire baisser le nombre de morts et de blessés. Cela ne doit pas priver nos gouvernants et la justice d’une auto-critique.
La dépénalisation, la déjudiciarisation, la banalisation et le double discours font le lit des drames de demain. La politique du « Faites ce que je dis. Pas ce que je fais » doit cesser.